Marina MALJKOVIC (Serbie et Shanghai) : « La médaille de bronze, une énorme satisfaction »
Après avoir remporté la médaille de bronze, Marina MALJKOVIC a été portée en triomphe par les joueuses serbes © FIBA
Marina, avec quelques jours de recul, comment as-tu vécu cet Euro 2019 ? Est-ce que la médaille de bronze pour la Serbie est un échec ou une satisfaction ?
C’est une énorme satisfaction, cette médaille de bronze. On l’a eue vraiment dans des circonstances vraiment difficiles dans le sens où la médaille d’or à l’Euro 2015 ou la médaille de bronze aux J. O. 2016 sont, sur le papier, plus importantes. Mais dans mon cœur, elles ne le sont pas parce qu’en préparation de cet Euro 2019, la situation était extrêmement difficile pour la Serbie. J’étais loin, on n’a pas joué le championnat du monde l’année dernière, ça fait beaucoup !
D’après toi, qu’est-ce qu’il aurait fallu pour battre l’Espagne en demi-finale ? As-tu d’autres regrets par rapport à cette compétition, qui s’est jouée devant ton public ?
L’équipe d’Espagne a montré toutes ses qualités contre la France. Contrairement à nous, elles ont une sacrée organisation qui a été mise en place depuis une dizaine d’années avec le même coach, un soutien important de la part de la Fédération Espagnole de Basketball, que ce soit chez les filles ou les garçons. C’est une grande puissance européenne du basket. En finale contre la France, elles ont tout simplement prouvé qu’elles méritaient la médaille, qu’elles sont meilleures que nous toutes et il faut les en féliciter. Oui il y a un petit regret parce qu’on était si près de l’Espagne, juste à quelques points. Mais si, il y a deux mois, quelqu’un nous avait proposé une médaille de bronze, on aurait signé tout de suite mais on ne l’aurait pas cru tellement on était dans la difficulté.
Comment va Ana DABOVIC ?
Elle va bien, elle s’est blessée à la main mais comme vous avez pu le voir, elle a joué contre l’Espagne même si elle souffrait. Elle n’a pas pu jouer contre la Grande-Bretagne mais maintenant ça va, elle va récupérer.
Revenons quelques mois en arrière pour parler de ton expérience dans le championnat chinois. Sur le plan personnel et professionnel, quel est ton bilan de ta saison à Shanghai ?
J’en suis vraiment très fière ! J’avais besoin de ce grand changement, de vivre une expérience complément différente, une aventure humaine différente par rapport au basket féminin européen. Le championnat chinois est vraiment très spécial avec 18 équipes cette année et 19 l’année prochaine. Tous les matches se jouent dans des grandes arénas de type NBA. Il y a beaucoup de monde qui regarde. Ca se voit que le futur du basket est en Asie, que ce soit en Chine ou au Japon avec les J. O. de Tokyo l’année prochaine. Je suis vraiment contente de faire partie de ce basket-là, qui, comme je l’ai dit, est différent du basket européen. Par rapport à mon équipe, ils avaient toujours une grande star comme Breanna STEWART ou Liz CAMBAGE et ont donc un peu oublié de travailler avec les joueuses chinoises qui étaient dans le club. Ils ont donc voulu que je travaille avec ces joueuses-là parce qu’il y avait un mélange de talent et de jeunesse. Il y avait beaucoup de joueuses qui n’avaient pratiquement aucun temps de jeu. On a réussi à terminer 7èmes du championnat et à se qualifier pour les playoffs, c’était une énorme réussite. Vu qu’il y avait 18 équipes, ils auraient été contents que l’on termine entre la 10ème et la 15ème place. Dès la première année, on a joué les playoffs alors que l’objectif était d’y arriver durant la deuxième année. J’ai eu 3 joueuses qui ont disputé le All-Star Game, c’était quelque chose de très important pour eux et deux de mes joueuses sont championnes du monde (lors du Mondial 3×3 2019, qui s’est joué il y a quelques semaines, ndlr). C’est donc une belle histoire qui a été écrite durant cette première année. Surtout, ils ont voulu que les joueuses progressent beaucoup individuellement et qu’elles apprennent à jouer en équipe bien soudée, il fallait créer un bel état d’esprit avec une bonne équipes de 8 ou 10 Chinoises qui JOUENT. Car à Shanghai, vu que c’est la ville la plus importante (économiquement, ndlr), ils appelaient toujours la meilleure joueuse du monde qui, à elle seule, marquait 50 ou 60 points par match mais ils n’avaient pratiquement pas d’équipe.
D’un autre côté, Shanghai était la plus belle ville de Chine. J’ai été en contact avec beaucoup de Français car tout un quartier de la ville qui est le quartier français avec beaucoup de restaurants et de bars français. Je me suis fortement liée d’amitié avec des Français là-bas. Il y a aussi beaucoup de gens d’ex-Yougoslavie dont je suis devenue très proche.
Quels sont tes projets pour la saison prochaine ?
Je serai encore à Shanghai la saison prochaine. Forcément, je vais aussi continuer l’aventure avec l’équipe nationale de Serbie. Justement hier, nous étions très occupés : nous avons été reçus par les membres du gouvernement. La Serbie nous a beaucoup suivi. Notre pays investit beaucoup dans le sport et qui comprend l’importance du sport féminin donc dans ces moments-là, on est vraiment dans un état d’esprit très positif.
Pour avoir été à Zrenjanin (groupe de la Serbie) et à l’arena beogradska, où j’ai vu les matchs Serbie-Espagne et France-Espagne, l’on peut dire que le Général Maljkovic a largement dominé le Sergent Garnier. Avec une équipe qui a sans doute moins de talent que la France, Marina a su faire jouer la Serbie ne pas laisser les Xargay Palau, Cruz, Ouvina,Dominguez seules à 4 mètres;faire défendre Jovanovic,Butilja,Cado et même Petrovic alors que nos stars et surtout Ayayai s’occupaient de leur image , c’est dommage pour des joueuses comme Gruda ou Miyem qui elles se sont battues et Valérie Garnier et son aéropage ridicule d’adjoint ont une part de responsabilité alors qu’avec la stratégie de Marina la Serbie aurait sans doute gagné contre l’Espagne sans la faute technique de Dabovic..
Marina mérite le titre de MVP des entraineurs.