Euro 2021 : La France en quarts de finale, la Russie et la Croatie en barrages

Sandrine GRUDA a bien réussi à maitriser les intérieures russes © FIBA

Résultats du 20 juin 2021 :

Groupe D :

Classement :

Le match France-Russie est le match traditionnel des années 2000 pour le titre européen. Ainsi la France devint Championne d’Europe au Mans en 2001 et à Riga en 2009 en battant en finale la Russie celle en 2001 du regretté Vadim KAPRANOV décédée le 4 juin 2021 et aussi celle d’Ilona KORSTINE et Maria STEPANOVA en 2009. Mais la Russie prit sa revanche et remporta à cette période trois titres européens en 2003, 2007 et 2011 où la France finit 3^ème.

Par la suite les matchs France-Russie s’espacèrent. C’est ainsi que le dernier match officiel eut lieu le 25 juin 2015 lors du Championnat d’Europe en Hongrie et fut remporté par la France 77-74. Il est vrai que La Russie n’a pas retrouvé sa gloire passée et ne figure plus sur un podium européen depuis 2011, année de son dernier titre.

Autant dire que ce soir dans l’étuve du Rhénus à Strasbourg, la France qui avait démontré lors de ses deux premiers matchs une force collective rarement égalée dans son histoire et quelques individualités notables : les anciennes Sandrine GRUDA et Endy MIYEM ; les jeunes : Marine JOHANNES, Alexia CHARTEREAU, les nouvelles Gabby WILLIAMS, Alix DUCHET partait favori.

Côté Russe, la reconstruction a du mal à progresser : deux talents l’un affirmé : Maria VADEEVA, l’autre à confirmer Raisa MUSINA ont émergé mais c’est sans doute insuffisant pour retrouver le plus haut niveau européen.

Valéry GARNIER avait su dégager un 5 de départ : Alix DUCHET, Marine JOHANNES,  Valeriane VUKOSAVLJEVIC, Endy MIYEM et Sandrine GRUDA mais surtout avait expliqué les enjeux de ce match : explicitement gagner deux jours de repos implicitement être dans une meilleur partie de tableau pour la suite.

Le début de match fut équilibré : la France marquait sur lancers francs (24/27) contre 2/4 pour la Russie ; mais les russes prenaient finalement l’avantage par Anastasiia SCHILOVA (4 points), Kseniia LEVCHENKO (5 points) et surtout Elizaveta KOMAROVA (10 points) et remportaient le quart-temps 19-14.

Mais les Françaises changèrent de stratégie dès le début du 2^ème quart temps avec «  un jeu moins statique qui n’était pas à notre avantage » comme le disait Isabelle YACOUBOU au micro de Canal+ Sports et à la suite d’un 7-0 la France reprenait l’avantage 21-19 puis 34-23 à la mi-temps.

La bataille avait été physique, la défense « hermétique » et surtout les deux stars russes Raisa MUSINA et Maria VADEEVA étaient cantonnées à 0 point. On avait appris que cette dernière était gauchère et Sandrine GRUDA le savait.

Valérie GARNIER confirmait le diagnostic à la mi-temps « Maintenir l’intensité défensive, être meilleur au rebond et faire attention au réveil de Maria VADEEVA ».

Effectivement Maria VADEEVA ( 8 points, 4 rebonds) revenait sur le parquet avec d’autres intentions avant de sortir blessée à la tête mais les Russes n’étaient plus qu’à 5 points (36-31). Mais toute l’équipe française tout en conservant une intensité défensive forte se mit à scorer : Alix DUCHET (12 points, 15 d’évaluation) , Sandrine GRUDA (11 points, 5 rebonds), Gabby WILLIAMS (11 points, 13 d’évaluation) Sarah MICHEL et le score passa  (10 points, 6 rebonds) et le score passa à 45-35 mais les Russes s’accrochaient et la fin du 3^ème quart temps fut sifflée sur le score de 55-48.

Alexander KOVALEV avait décidé de laisser les tsarines Maria VADEEVA et Raisa MUSINA sur le banc alors que l’écart avait dépassé les 12 points ce qui eut pour conséquence que ce dernier grandit pour atteindre +24 (77-53) à 3’43 de la fin instant choisi par Valérie GARNIER pour faire entrer Iliana RUPERT. Le score final 85-59 apparait bien sévère pour une équipe russe qui par moments avait fait honneur à ses lointaines devancières.

L’on comprit aussi qu’Olivia EPOUPA n’avait pas fait une croix définitive sur sa participation au Championnat d’Europe 2021 mais serait-ce à Strasbourg ou à Valence.

Grâce à cette victoire, la France va pouvoir disposer de 2 jours complets de repos avant d’affronter mercredi en quart de finale le vainqueur du match de barrage opposant la Croatie à la Bosnie Herzégovine. La Russie, elle devra enfiler à nouveau le maillot dès lundi pour un match de barrage l’opposant à la Slovénie et si elle le gagne jouer en quart de finale contre la Belgique.

Vous l’aurez compris, dans le match précédent celui de la France au Rhénus, la Croatie a écrasé la République Tchèque qui quitte la compétition.

Le 1^er quart- temps tourna assez rapidement en faveur de la Croatie (27-22) sous l’influence de deux joueuses, toujours les mêmes d’ailleurs, Iva SLONJSAK (18 points, 17 d’évaluation) et surtout Ivana DOJKIC (24 points, 33 d’évaluation) malgré un 0-5 en fin de quart- temps.

Au début de 2^ème quart-temps, les Tchèques tentaient de garder le contact mais les deux équipes étaient en déficit d’adresse à 43% à la mi-temps tant pour les Tchèques que les Croates. Alors comment expliquer que l’écart s’accroissait légèrement en faveur de ces dernières (+9) à la mi-temps (42-33) ? sans doute les rebonds (22-18 pour les Croates) et surtout les balles perdues (3 chez les Croates et 8 chez les Tchèques).

L’entraineur tchèque en réalité Slovaque Stefan SVITEK attendait sans doute mieux de ses marqueuses : Katerina ELHOTOVA et Alena HANUSOVA respectivement à 4 et 6 points à la mi-temps et aucun point en seconde période, traduisant ainsi le désarroi tchèque. Il tenta bien une reprise en main à la mi-temps, mais il ne fut guère entendu et l’écart grimpa à +16                                  ( 49-33) en faveur des croates 1’ 12 après la reprise. Le temps mort sollicité n’y fit pas grand-chose ni sa chemise qui était de plus en plus trempée (+20 après 3’). On sentait la République Tchèque reprendre l’avion pour Prague ou Brno. La faillite était complète et les joueuses semblaient de moins en moins concernées. Il était loin le temps où la République Tchèque avait été Championne d’Europe en 2005. La fin du 3^ème quart- temps fut sifflée sur le score de       (72-45) d’autant qu’Ivana TIKVIC (17 points, 21 d’évaluation) s’était réveillée.

Allait-on voir un sursaut lors du dernier quart-temps ou bien avoir la confirmation de la stratégie gagnante de la Croatie qui avait clairement fait l’impasse contre la France et la Russie dès lors que l’écart était devenu irrattrapable et qu’il fallait préserver ses forces en vue d’un match couperet contre le voisin slave ? Nous eûmes très vite la réponse et le match se termina par une victoire historique de la Croatie qui n’avait jamais battu la République Tchèque (84-56). En barrage, la Croatie affrontera le voisin Bosnien lundi et le vainqueur de ce match retrouvera la France mercredi en quart de finale.