Euro 2023 : La Belgique dispose très facilement de la Serbie tenante du titre et file vers le dernier carré
Emma MEESSEMAN rentre entre davantage dans l’histoire du basketball européen © FIBA
Belgique | Serbie | 93-53 |
Pour le deuxième quart de cet Euro 2023, c’est ni plus ni moins qu’une demi-finale avant l’heure entre la Belgique et la Serbie. D’ailleurs, il y 2 ans, ce sont les Serbes qui s’étaient imposées d’un tout point (74-73) en demi-finale. Ce match a d’ailleurs une particularité de voir s’affronter 2 coaches français avec d’un côté Rachid MEZIANE et de l’autre Marina MALJKOVIC, qui dispose de la double nationalité, tout comme son assistante Ljubica DRLJACA, ancienne adjointe de Frédéric DUSART… et de Rachid MEZIANE à Villeneuve d’Ascq. Une fois que les deux équipes ont été présentées sur le parquet de Ljubljana et que les hymnes ont retenti, les deux sélectionneurs se sont d’ailleurs donnés une très touchante accolade, preuve d’un respect mutuel. N’ayant pas battu la Serbie depuis 2008, la Belgique a su prendre le dessus dès les premiers instants dans ce choc (6-0, 2’). Les Serbes tentaient de rentrer à leur tour dans la partie mais elles faisaient face à une défense belge bien en place. Un lay-up de Julie ALLEMAND (15 points, 11 passes décisives) plus tard et Coach MALJKOVIC était contrainte de prendre un premier temps mort après 3 minutes de jeu. Un peu à l’image de ce qu’elles ont montré dès la préparation de la compétition et ensuite, à une moindre mesure, lors de la phase de poules, les Serbes étaient totalement incapables d’entrer dans la partie, laissant leurs adversaires du jour partir vers un 14-0, auquel Yvonne ANDERSON (20 points, 6 rebonds) a quand même mis fin après 5 minutes de jeu (14-2, 5’). Face à une coach qu’elle connait bien, Emma MEESSEMAN prenait, comme souvent, le match à son compte pour permettre à la Belgique de mener 21-4 au bout de 7 minutes (21-4, 7’). Dès lors, Rachid MEZIANE commençait à faire des rotations car la route était encore longue pour espérer remporter ce match. Après 10 minutes à sens unique, les Belgian Cats menaient déjà de 20 points (28-8, 10’).
Un tout autre visage était attendu de la part des tenantes du titre si elles voulaient conserver des chances d’aller glaner un nouveau trophée dimanche soir. Pour autant, elles devaient faire face à un vis-à-vis qui ne baissait pas du tout la garde et qui, lui, voulait se donner les moyens d’aller glaner un premier titre continental. Afin de continuer à exister dans ce match, Mina DJORDJEVIC (8 points, 3 rebonds) et les Serbes mettaient la pression sur les Belges en s’appuyant sur des joueuses qui, à l’exception d’Yvonne ANDERSON, ne sont pas forcément habituées à jouer les premiers rôles. Du coup, le score était de 31 à 14 après 12 minutes dans ce match. Se dirigeait-on vers un début de revirement de situation ? Toujours est-il que, même si le fossé était encore profond, les protégées de Marina MALJKOVIC n’abdiquaient pas mais la sérénité et la réussite n’y étaient pas et ça profitait toujours aux partenaires de Julie ALLEMAND (39-20, 16’), très adroites à longue distance (3/4 à 3 points dans les 6 premières minutes du deuxième acte). C’est également au-delà de la ligne des 6,75 m que Sasa CADO (9 points dont 3/5 à 3 points) tentait de remettre la Serbie sur le droit chemin qui, jusque-là, était périlleux (43-29, 18’). A la pause, la Belgique menait toutefois 49-31.
A cet instant de la rencontre, la Belgique ne devait pas penser qu’elle avait fait le plus dur même si le tableau d’affichage montrait le contraire. En face, la Serbie avait toujours à cœur de se racheter mais la réussite n’était toujours pas au rendez-vous, même aux lancers francs. Une Julie VANLOO (14 points, 2 rebonds) décontractée permettait donc aux siennes d’enfoncer encore un peu plus le clou après 2 minutes dans le deuxième quart-temps (52-31, 22’) et le fauteuil dans lequel les Cats étaient installées semblait de plus en plus confortable au fil des minutes (57-33, 24’). Quelques fulgurance des Serbes leur permettaient de réduire (un peu) l’écart mais la marche était de plus en plus haute (59-38, 26’). Laure RESIMONT (9 points dont 3/4 à 3 points) participait également à la fête en inscrivant un panier extérieur dans le corner comme elle les affectionne et ça aidait son équipe à maintenir le cap, d’autant que Julie ALLEMAND l’imitait dans ce même exercice (65-43, 28’). Après 30 minutes, on pouvait sans trop de souci dire que les jeux semblaient faits puisque la Belgique comptait cette fois 26 points d’avance (71-45, 30’).
Allait-on assister à un « garbage time » que l’on voit souvent outre-Atlantique lorsque le sort du match est scellé ? Ce n’était pas sûr car quand on connait la force de caractère que Marina MALJKOVIC a souhaité transmettre à ses joueuses, on se doutait que ces dernières allaient se battre jusqu’au bout. Après 3 minutes dans le dernier quart-temps, un nouveau pallier était atteint puisque les Belges comptaient désormais 30 puis 32 points d’avance (77-45, 32’). Sans perdre leur concentration, Laure RESIMONT et ses copines alignaient les paniers comme des perles et étaient à nouveau sur un 14-0 en 5 minutes pour cette fois franchir les +40 (85-45, 35’). Toutes les Belges étaient entrées en jeu et presque toutes ont marqué, histoire de montrer à leurs futures adversaires qu’elles avaient un collectif bien huilé. Au terme d’un match dans lequel elle n’a jamais été vraiment inquiétée, et avec une Emma MEESSEMAN qui rentrait dans les dernières secondes pour acter le premier triple-double (15 points, 13 rebonds, 10 passes décisives) dans l’histoire d’un Euro féminin, la Belgique s’est donc imposée 93 à 53. La Serbie, de son côté, devait désormais se remobiliser afin d’affronter samedi le perdant du match entre la France et le Monténégro et ainsi faire un premier pas vers une qualification pour le tournoi de qualification olympique.