L’Espagne premier adversaire de la France en préparation à l’Euro 2021
Les Espagnoles vont traverser les Pyrénées © Pierre COSTE
Après une demi-finale épique contre l’Australie, l’Espagne termine troisième de la Coupe du Monde 2018 chez elle à Ténérife.
L’équipe de France débutera aujourd’hui à Toulouse contre l’Espagne son premier match amical de préparation à l’Eurobasket 2021 et quel adversaire ! Les Bleues affronteront rien de moins que la meilleure équipe européenne de ces dix dernières années.
Dans une interview donnée à Emy COLDEPIN (FFBB) et repris sur le site de la Fédération le 19/05/2021, Valérie GARNIER déclare :
Les matches de préparation face à l’Espagne seront donc un bon indicateur pour voir où nous en sommes. En plus, nous avons la chance de pouvoir les faire à la maison devant du public. Il y a donc une grande excitation pour tout le monde.
En effet l’Espagne a remporté trois des quatre derniers titres européens (2013 à Orchies (59), 2017 à Prague, 2019 à Belgrade) ne laissant échapper la couronne qu’en 2015 à Budapest au profit de la Serbie de Marina MALJKOVIC. La France, pour sa part, reste sur quatre finales perdues dont 3 contre l’Espagne. La plus douloureuse fut celle de 2013 à Orchies, perdue 70-69, alors que les deux autres le furent par des scores plus larges : 55-71 à Prague en 2017 et 66-86 à Belgrade en 2019.
Rappelons également que l’Espagne avait remporté son premier titre européen en 1993 en Italie précisément contre la France. Alors pourrait-on dire que l’Espagne est la bête noire de la France ? La réponse est positive mais il s’agit surtout de savoir pourquoi car ce n’est pas le fruit du hasard. C’est essentiellement la progression de l’Espagne que l’on mesure dans ces résultats.
Si l’on fait exception du titre remporté en 1993, l’Espagne n’a véritablement été présente sur la scène européenne (non qualifiée de 1938 à 1991) que depuis le début des années 2000 (3ème en 2001-2003-2007) et donc plus encore depuis 2013.
Nous pouvons avancer une explication à cette situation. Les extérieures espagnoles ont été et sont encore parmi les meilleures joueuses européennes, nous ne citerons que quelques noms parmi les plus capées pour en témoigner : Laia PALAU (294), Amaya VALDEMORO (258), Elisa AGUILAR (222), Ana Belén ALVARO (204) et plus récemment Marta XARGAY, Alba TORRENS et beaucoup d’autres. Mais sans faire injures aux intérieures historiques espagnoles Betty CEBRIAN, Marina FERRAGUT, Lucila PASCUA et aujourd’hui Laura NICHOLLS, l’Espagne n’aurait jamais atteint le sommet européen sans l’intelligence de la Fédération Espagnole de sélectionner Sancho LYTTLE née à Saint Vincent et Grenadines (qui a proclamé son indépendance vis-à-vis du Royaume Uni le 27 octobre 1979) et qui a obtenu la nationalité espagnole en juin 2010. Elle a été MVP de l’Eurobasket 2013 remporté par l’Espagne et était membre de l’équipe ibérique qui remporta le titre en 2017. On rappellera également son rôle déterminant au Championnat du Monde 2014 en Turquie où l’Espagne s’inclina en finale contre les Etats Unis 64-77.
La Fédération Espagnole, qui avait parfaitement compris que la seule faiblesse de son équipe, c’était le jeu intérieur, poursuivit dans la voie qu’avait inaugurée Sancho LYTTLE en sélectionnant Astou NDOUR née en 1994 à Dakar (Sénégal). Elle remplace Sancho LYTTLE blessée au J.O de Rio en 2016 (où l’Espagne s’incline en finale contre les Etats Unis) et lui succède définitivement à la Coupe du Monde 2018 à Ténérife, c’est-à-dire quasiment chez elle puisqu’elle a été formée au club de Gran Canaria (L’Espagne s’incline en demi-finale après un match épique contre l’Australie de Liz CAMBAGE).
Donc la question sera clairement posée de savoir si l’Espagne continuera d’avoir un secteur intérieur performant pour maintenir sa suprématie européenne et son troisième rang mondial derrière les Etats-Unis et l’Australie.
Ces deux matchs de préparation entre l’Espagne et la France seront un début de réponse. La décennie 2000 a été un affrontement entre la France (vainqueur en 2001 et 2009) et la Russie (vainqueur en 2003 et 2007), la décennie 2010 une rivalité entre l’Espagne (vainqueur en 2013, 2017, 2019) et la France (4 fois finaliste). Que sera la décennie 2020 ?
Valérie GARNIER dans l’interview précitée, et parlant de son équipe, indique :
D’un point de vue physique, tout le monde va bien. Après effectivement, certaines joueuses sont arrivées impactées mentalement après leur saison et les résultats du Final Four, et c’est normal. Mais elles se sont rapidement mises en mode Equipe de France.
Après ces deux matchs contre l’Espagne, la préparation se poursuivra à Mulhouse où la France rencontrera deux fois l’Italie (1er et 2 juin), la Suède (5 juin) et la Turquie (6 juin).
Quant à nous, rendez-vous dimanche soir pour le commentaire du premier match contre l’Espagne.
