Euroligue : Fenerbahçe gagnera-t-il son Final Four en cette fin de semaine à Istanbul ?

La « Ülker Sports Arena » située dans le district d’Atasehir à Istanbul a déjà accueilli la Coupe du Monde 2014 © FBA

Programme du Final Four de l’Euroligue 8-10 avril 2022

Bien sûr, les équipes russes ont été exclues de la compétition alors qu’elles détenaient le titre depuis 2016, le vainqueur de ce Final Four bénéficiera-t-il donc de la même reconnaissance sportive ? La réponse à cette question est sans doute positive. En 1992, le Danemark a remporté le titre de champion d’Europe de football masculin mais qui se souvient qu’il n’était même pas qualifié pour la phase finale et avait été repêché à la suite de l’exclusion de la Yougoslavie ? Qui se souvient que c’est peut-être le boycott des Etats-Unis et d’autres nations occidentales qui a permis à l’équipe féminine de basketball de l’URSS de remporter le titre olympique à Moscou en 1980 en battant en finale la Bulgarie ? Qui se souvient qu’en novembre 2009, la Bahaméenne Pauline DAVIS-THOMPSON est devenue championne olympique du 200 mètres 9 ans plus tôt à Sydney (2000) à la suite de la déchéance de Marion JONES ? Et nous pourrions multiplier les exemples à l’infini. Il faut être là le jour J.

Donc en cette fin de semaine, la question qui est sur toutes les lèvres des passionnés de basket féminin : « Le Fener remportera-t-il enfin un titre de champion d’Europe ? ». Il est clair que lorsque l’on entend le speaker égrainer les noms des joueuses de la division basket féminin du Fenerbahçe Sport Kulübü, on comprend la confiance des supporters turcs :  Kayla McBRIDE, Alina IAGUPOVA, Satou SABALLY, Amanda ZAHUI, Elizabeth WILLIAMS, Bria HARTLEY et quelques joueuses de l’équipe nationale de Turquie : Olcay CAKIR, Tugce CANITEZ, Serife ONAR le tout coaché par Victor LAPEÑA qui a succédé à Valérie GARNIER.

Il faut dire aussi que Fenerbahçe ce n’est pas qu’un club omnisports, c’est une véritable institution en Turquie. On rappellera tout d’abord que Fenerbahçe qui signifie en turc « le jardin du phare » est un quartier de Kadiköy, sur la rive anatolienne d’Istanbul. C’est une presqu’île donnant sur la Mer de Marmara, avec un phare datant du XIX^ème siècle et un parc destiné à la promenade et au sport. Le club est présidé par Ali KOÇ et KOÇ c’est un nom en Turquie, celui d’un conglomérat éponyme fondé par Vehbi KOÇ en 1920 et qui sévit dans tous les domaines d’activité : énergie, automobile, biens de consommation, banques et assurances et dans de nombreux domaines éducatifs et culturels. Koç Holding, qui compte plus de 100 compagnies dans le monde (Aygaz, Arçelik, Beko, Otosan, Koçfinans, Yapı Kredi…) et emploie plus de 80 000 salariés aurait un chiffre d’affaires consolidé de près de 25 milliards de dollars.

Alors tout cela sera-t-il suffisant pour battre en demi-finale l’USK Prague, ce qui apparait comme une finale avant l’heure ? Paradoxalement, le club tchèque a un meilleur palmarès international et est notamment la dernière équipe non russe à avoir remporté l’Euroligue en 2015 à Prague contre Ekaterinbourg.  Natalia HEJKOVA fête cette année ses 10 ans comme coach du club de la capitale tchèque et cette dame de nationalité slovaque, mais née à l’époque de la Tchécoslovaquie et qui avait 11 ans au moment du Printemps de Prague, a déjà remporté 5 fois l’Euroligue : 2 fois avec Ruzomberok en 1999 et 2000, 2 fois avec le Spartak Région de Moscou en 2007 et 2008 et bien sûr avec l’USK en 2015. C’est incontestablement un point fort de l’équipe tchèque mais elle pourra aussi s’appuyer sur un trio d’étrangères très performant : Brionna JONES, Alyssa THOMAS et Maria CONDE.

Si Fenerbahçe a subi un avertissement en perdant la coupe de Turquie au profit de Mersin, il faut bien dire que cette équipe méditerranéenne connue sous le nom de Cukurova (ou C. B. K.), composée d’Américaines pour la plupart ayant une double nationalité européenne, est sans doute actuellement la meilleure d’Europe.

L’autre demi-finale verra s’opposer Sopron à Salamanque. Les 2 équipes se sont rencontrées l’an dernier au même stade de la compétition et ce sont les Espagnoles qui l’ont emporté 72-61 avant de s’incliner en finale contre Ekaterinbourg (78-68). En fait, il semble que la présence de Katie Lou SAMUELSON soit indispensable à une victoire salamantine et nous apprenons qu’elle serait rentrée des Etats Unis où elle serait partie, selon les rumeurs, pour se fiancer et devrait donc participer au Final Four de l’ Euroligue . Mais l’équipe de Roberto IÑIGUEZ qui vient de remporter la Coupe de la Reine contre Gérone le dimanche 27 mars à la Fonteta, pourra de toute façon s’appuyer sur la nouvelle MVP de l’Euroligue Kahleah COPPER. 

Quant à Sopron, petite ville de 60000 habitants située à 60 km de Vienne et à 220 km de Budapest, c’est incontestablement la surprise de ces dernières années puisque le club hongrois jouera à Istanbul son 4^ème Final Four consécutif. Il a pu jusqu’à présent s’appuyer sur Gabby WILLIAMS, Jelena BROOKS et Briann JANUARY sans oublier la montée en puissance de la géante (2,08 m) magyare Bernadett HATAR. L’intégration de Stefanie DOLSON pourrait cependant constituer un facteur clé de réussite du moins pour atteindre la finale.

Alors rendez-vous ce vendredi sur le coup de 16h !