Faustine PARRA (Gérone) : « Mes coéquipières sont une source d’inspiration »
La jeune meneuse est entrée dans la cour des grandes avec le club catalan © Manu MARQUEZ – ASP360
Ces dernières années, plusieurs joueuses françaises ont traversé les Pyrénées pour évoluer en championnat espagnol. On pense notamment à Isabelle YACOUBOU qui a été sacrée championne d’Espagne avec Valence en 2012, de même Gabby WILLIAMS avec Gérone en 2019, Lola DE ANGELIS en deuxième division, Manuella HATCHI qui a passé quelques mois à Al-Qazeres, Joyce COUSSEINS-SMITH qui a porté les couleurs d’IDK Euskotren ou, depuis cet été, Prescillia LEZIN qui a posé ses valises à Leganés. Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’une autre joueuse française est à Gérone depuis 2019, il s’agit de la meneuse Faustine PARRA. Nous sommes donc allés à la rencontre de l’ex-Toulousaine, qui a déjà remporté la Supercoupe d’Espagne il y a quelques semaines et s’apprête à débuter l’Euroligue ce soir sur le terrain de Basket Landes après une qualification acquise face à Villeneuve d’Ascq.
Faustine, revenons quelques années en arrière. Peux-tu nous raconter comment s’est fait le contact avec Gérone et nous dire ce qui t’a convaincu de relever ce défi ?
Le contact avec Gérone s’est fait lors de ma dernière année au centre de formation de Toulouse. Je savais que je voulais jouer en Espagne, pour son jeu, sa culture basket et c’est un pays que j’affectionne beaucoup car j’ai des origines espagnoles du côté de mon père. De plus, ç’a été le plan parfait pour pouvoir continuer mes études, car il y a une école de kiné à Gérone. J’ai donc contacté le club par un simple mail au début et puis de fil en aiguille, je suis allée faire des entraînements avec la LF2 (le Geieg-Uni Girona, ndlr), et ensuite j’ai donc intégré l’équipe. J’ai été admise à l’école de kiné, et me voilà partie pour Gérone, première année à « l’étranger », même si ce n’est pas très loin de chez moi. J’ai donc fait 3 ans en LF2. Durant la deuxième année, j’ai pu m’entraîner quelques fois avec les pros. Mais c’est surtout l’année dernière qui a été décisive. J’ai fait quasiment toute la pré-saison, la Supercopa, quelques matchs de championnat et 3 matchs d’Euroligue. De plus, avec l’équipe de LF2, nous sommes allées jusqu’aux phases finales pour tenter la montée Ligue Challenge, une première pour le club et une expérience enrichissante pour moi. Pour ce qui est de ma signature avec les pros, ça s’est passé juste après les phases finales avec la LF2, le président m’a contacté pour me faire une proposition : faire partie de l’équipe professionnelle. J’étais déjà convaincue de vouloir relever le défi avant même qu’on me le demande. En arrivant à Gerone, je savais que l’équipe professionnelle était là juste à côté. Un de mes objectifs était de l’intégrer avant la fin de mes études. Donc j’étais prête ! Et comme je connaissais déjà un peu les dirigeants, le staff, les joueuses grâce à l’année précédente, cela a été encore plus facile. Maintenant, l’objectif est atteint, je fais partie de l’équipe professionnelle, je travaille dur chaque jour pour apporter le meilleur de moi-même au club et à l’équipe, et atteindre mon plus haut niveau.
Même si tu parlais déjà un peu espagnol, est-ce que la barrière de la langue (car à Gérone, on parle catalan, ndlr) ne s’est pas fait trop ressentir au début ?
Durant mon enfance, nous partions en vacances dans ma famille espagnole du côté de mon père, j’ai été baignée dans cette culture depuis toute petite, cela m’a beaucoup aidé. Pour le catalan, ç’a été une autre histoire ! Quand on a appris l’espagnol en premier, le catalan paraît être une langue complètement différente. Mais au final, j’ai commencé à l’apprendre à travers les termes basket, ce qui a facilité mon apprentissage. Dès mon arrivée, tout mon entourage à Gérone, le club, le staff, les joueuses, les parents des joueuses ont été très bienveillants et ont facilité mon intégration. Cela fait 4 ans déjà que je suis à Gerone, j’aime cette ville et j’aime y vivre.
A seulement 22 ans, tu évolues aux côtés de joueuses assez renommées comme, cette année, Marianna TOLO ou Shay MURPHY et tu as vécu une saison avec l’emblématique Laia PALAU. Que t’apportent-elles au quotidien ?
C’est vrai que j’ai beaucoup chance. Partager le terrain avec Laia pour sa dernière saison a été un rêve devenu réalité. C’est une de mes meneuses références. Dès le premier entraînement, j’ai appris énormément à ses côtés. Tout comme Marianna TOLO, Shay MURPHY, et d’autres coéquipières ce sont des sources d’inspiration au quotidien. Des repères de qualité qui m’aident à construire ma propre identité. Chacune a sa propre expérience, elles me donnent des conseils, m’encouragent et me boostent, je grandis chaque jour à leurs côtés.
En 4 années là-bas, que penses-tu avoir appris au niveau du jeu et de la mentalité ?
Le jeu espagnol a un réel style bien ancré dans le basket européen, c’est un jeu rapide, basé beaucoup sur les premières intentions, avec une grosse intensité défensive. J’adore ce style de jeu. J’ai pris de plus en plus confiance en mon tir, car dès ma première année, on m’a dit de prendre les tirs ouverts qui se présentaient à moi, que ce soit à 20 ou 5 secondes de la possession. C’est la gagne avant tout, la « grinta » espagnole. Ça m’a permis de donner du caractère à mon jeu.
Tu as encore tout l’avenir devant toi mais justement, est-ce que tu te vois jouer de nombreuses années en Espagne ou est-ce que tu aimerais revenir en France ?
Pour l’instant je suis à Gérone. J’y suis bien et je reste concentrée pour apporter le maximum cette saison.
Il y a 2 semaines, ton équipe a très bien lancé sa saison en remportant la Supercoupe d’Espagne. Maintenant que vous savez que vous allez de nouveau disputer l’Euroligue, quelles sont les ambitions des dirigeants pour chacune des compétitions que vous allez disputer ?
Je n’ai pas la prétention de parler en leur nom. Pour ma part, les ambitions sont de gagner des titres ! Comme tu l’as dit, on a remporté la Supercoupe il y a quelques semaines. Maintenant, nous sommes concentrées pour gagner le plus de matchs possible en championnat pour avoir la place la plus confortable pour les phases finales et la Coupe de la Reine, pour remporter ces compétitions. Pour l’Euroligue, l’objectif est d’aller le plus loin possible, donc premièrement se qualifier pour les quarts de finales. Mais il faut prendre match après match, rester sérieux tout au long de la saison, tous les matchs sont importants.
La Liga Endesa a déjà débuté et on a pu voir quelques surprises avec des promus qui sont aux avant-postes. Même si tu n’as pour l’instant qu’un an d’expérience là-bas, est-ce que tu confirmes notre impression qui est que le championnat espagnol est de plus en plus relevé et équilibré ?
Comme c’est ma première année en Liga Endesa et aussi en tant que professionnelle, je n’ai pas vraiment d’élément de comparaison pour l’affirmer. Mais comme on a pu le voir sur les premiers affrontements, aucune équipe ne fera de cadeau à qui que soit, chaque match va être important.
Pour conclure, as-tu un message à faire passer ?
Je remercie l’équipe de Postup.fr de m’avoir donné la possibilité de m’exprimer à travers cette interview. Je tiens à remercier au passage, toutes les personnes (coéquipières, staff, entraîneurs, dirigeants) qui m’ont accompagné jusque-là dans mon parcours.
Merci à toi Faustine pour ta disponibilité et bonne saison avec Gérone ! On en profite pour vous faire la promesse, chers lectrices et lecteurs, de vous donner des nouvelles de Faustine le plus souvent possible, comme nous le faisons d’ailleurs avec les autres Françaises évoluant dans les championnats étrangers que l’on traite sur votre site préféré !