Paris 2024 : Il était une fois … deux finales France – Etats-Unis !
Les joueuses de Jean-Aimé TOUPANE ont été immenses et se hissent en Finale des JO de Paris © FIBA
Deuxième demi-finale, JO 2024 :
France | Belgique | 81-75 a.p. |
Le coup d’envoi de la deuxième demi-finale a démarré avec deux 5 majeurs très costauds et des bancs qualitatifs capables d’apporter différentes solutions. Cela démontrait bien la qualité de ces deux effectifs qualifiés pour le dernier carré des JO de Paris.
Une petite anecdote était que Rachid MEZIANE, le coach principal de la sélection Belge, avait par le passé occupé le poste d’assistant coach de l’équipe de France auprès de Valérie GARNIER.
Sur le terrain, le ton était immédiatement donné avec Janelle SALAUN (10 points, 6 rebonds) et Julie VANLOO (11 points, 5 rebonds, 6 passes) qui se jetaient au sol pour obtenir la première possession où la France n’a pas réussi à la concrétiser. Les premières attaques de la France étaient un peu brouillonnes, par conséquent, les joueuses de Jean-Aimé TOUPANE allaient chercher leur premier point sur la ligne des lancers francs, mais c’était bien la Belgique qui réalisait le meilleur démarrage (2-8).
Après les premières rotations, la France haussait le niveau pour recoller à 8-8 puis à 10 partout à 3 minutes 35 de la fin du 1er quart-temps. La donne était claire pour les deux nations, il n’y a pas eu de cadeau et aucun panier n’allait être facile. Le score était de 17 à 14 en faveur de la Belgique après 10 minutes jouées.
Le 2ème quart-temps allait prendre une autre tournure, car les Françaises allaient commencer à avoir de l’adresse à longue distance (7 sur 31 au global). Cette meilleure adresse de nos Bleues, sur ce laps de temps, allait s’accompagner de plusieurs interceptions incisives ainsi que des rebonds offensifs récupérés avec autorité. Ces signaux positifs allaient se traduire par une avance de 11 points pour la France (29-18).
Ce temps fort n’allait pas être bien accepté par la Belgique qui allait infliger à la France un 18-2 pour reprendre les commandes du match (31-36) à la mi-temps. La douche froide, pour la France, qui n’a inscrit que 2 points sur les 5 dernières minutes du quart-temps. Les attaques placées sur demi-terrain étaient trop brouillonnes et la Belgique a profité de cela pour procéder en transition rapide afin de punir la France sur cette fin de 1ere mi-temps.
Le retour sur le parquet de Paris-Bercy allait confirmer cette mauvaise tendance pour la France et un temps mort était enclenché après seulement 1 minute 10 de jeu (31-41). Le moteur avait besoin d’un nouveau départ, car, en plus de cela Julie VANLOO commençait à avoir de l’adresse à 3 points (31-44). Le salut venait de Gabby WILLIAMS (18 points, 4 passes) puis d’Iliana RUPERT (15 points, 7 rebonds) pour redonner de l’élan offensif aux Bleues (36-46). La fin du 3ème quart-temps était à l’avantage de la France qui recommençait à mettre des stops défensifs et à inscrire des paniers en contre-attaque pour recoller à une possession d’écart (48-51).
Ce scénario digne d’un thriller de Quentin TARANTINO nous a donc amenées à un 4ème quart-temps hyper excitant, car tout restait à faire pour ces deux nations voisines. Le momentum de la fin du 3ème quart-temps se confirmait et nos Bleues reprenaient les rênes du match avec 5 points d’avance (58-53). Le rouleau compresseur Français, était-il lancé pour clore cette demi-finale ? En tout cas, la Belgique avait un coup de pompe en attaque et les pertes de balles s’enchaînaient dans cette fin de match (22 ballons perdus au global).
Les deux dernières minutes étaient irrespirables et chaque possession allait valoir extrêmement cher !
Après une faute évitable de la Belgique, Marine FAUTHOUX (6 points, 4 passes) donnait 6 points d’avance à la France avec 56 secondes restantes au chronomètre. Il n’en fallait pas moins pour faire chavirer l’Arena de Paris-Bercy, quelle ambiance de folie ! Sur l’action suivante, un coup de sifflet litigieux s’en est suivi avec 3 lancers obtenus, et inscrits par Julie VANLOO (11 points, 5 rebonds, 6 passes) puis une perte de balle des Françaises pour donner l’occasion aux Belges d’égaliser. Evidemment, un excellent système des Belges allait placer Emma MEESSEMAN (19 points, 14 rebonds) en bonne position pour planter un tir assassin et faire revenir le score à égalité (66-66). La dernière attaque de la France, dans le temps réglementaire, n’a pas abouti malgré un bon tir pris par la guerrière Valériane AYAYI (17 points, 5 rebonds) dans un corner et les deux nations avaient donc besoin de 5 minutes en plus pour se départager.
La France pouvait compter sur le leadership de Gabby WILLIAMS pour prendre les commandes et permettre à la France d’inscrire les premiers points dans cette prolongation (68-66). Après quelques paniers marqués de chaque côté, le score restait malgré tout très serré avec seulement 3 points d’écart à 37 secondes de la fin (78-75). Après un échec des Belges pour égaliser, Elise RAMETTE (13 points, 6 passes) a fait le choix de faire sa 5ème faute sur notre Gabby nationale qui n’a pas tremblé pour sceller la rencontre depuis la ligne des lancers francs (80-75).
Une des magnifiques anecdotes de cette qualification pour nos Bleues est qu’elles retrouveront les Américaines pour la lutte à la médaille d’or comme la délégation masculine qui, elle aussi, affrontera Team USA demain. Historique et tout simplement monumental pour le basket Français !
Cette accession à la finale olympique à Paris est assurément une très bonne performance même si certains regrettent la qualité du basket pratiqué. JAT a su utiliser ce que la France sait faire de mieux défendre parfois à la limite de la régularité et profiter des quelques onces de talent que possèdent certaines joueuses, notamment Marine Johannès (sauf contre la Belgique) et Gabby Williams. Mais l’on se rappelle aussi que notre place en finale à Londres avait été obtenue par quelques paniers miraculeux de notre Céline nationale devenue manager de l’edf.
Alors comment resituer cette performance dans l’histoire du basket féminin aux Jeux Olympiques apparu à Montréal en 1976. On peut d’abord reconnaitre que la France absente jusqu’à Londres en 2012 s’installe durablement dans le dernier carré : 2ème à Londres, 4ème à Rio, 3ème à Tokyo et sans doute 2ème à Paris.
Il faut reconnaitre aussi que la concurrence s’est affaiblie : la chute de l’URSS en 1991 (encore vainqueur à Barcelone en 1992 sous l’appellation CEI et 4ème à Londres sous l’appellation Russie) ; la disparition d’équipe comme le Brésil (finaliste à Atlanta, 3ème à Sydney et 4ème à Athènes en 2004) ne sont plus compensées par l’émergence de nations asiatiques (Chine, Japon, Corée du Sud) et en Europe cela stagne.La Serbie et l’Espagne ont perdu des joueuses emblématiques qui leur avaient permis de devancer la France à Rio. L’apparition de la Belgique est intéressante mais repose sur une génération de joueuses : Meesseman (31 ans) ; Vanloo (31 ans) dont on ne sait pas si elle sera encore présente à Los Angeles. Le cas de l’Allemagne qui organisera les prochains championnats du monde en 2026 se situe dans la même interrogation celle de la pérennité. Quant au ïles Britanniques c’est un peu Waterloo.
La place de la France dans les compétitions mondiales parait plus solide même si nous serions preneurs de quelques talents supplémentaires à la mène (Carla Leite ?) ou à l’Intérieur (Dominique Malonga).
Pierre C. quand vous écrivez « La France absente jusqu’à Londres en 2012 » il faut j’imagine comprendre « absente du dernier carré ». Car elle a terminée 5ème à Sidney (2000) pour sa première participation aux JO.
Après il est difficile de refaire l’Histoire. Que ce soit la Grande ou celle du basket.
Des nations disparaissent du paysage mondial (Brésil comme vous le signalez mais aussi Cuba voire Corée du Sud) mais d’autres apparaissent (Chine, Turquie, Nigéria vainqueur de l’Australie en poule cette année ce qui n’est pas rien, sans oublier la Belgique et l’Allemagne).
L’Histoire on peut la refaire et noter que c’est la chute du mur de Berlin, suivie de la division de la Tchécoslovaquie qui a fait le plus de bien au basket (masculin et féminin) français.
Les faits et leurs conséquences sur le Basket Féminin aux JO pour rester focus sur l’actualité:
Division de l’URSS (championne olympique 1976, 1980, 3e en 1988 et vainqueur en 1992 sous la bannière CEI) en de multiples nations dont certaines sont rentrées au palmarès: Ukraine (4ème en 1996), Russie (5ème en 1996, 6ème en 2000, 3ème en 2004, 3ème en 2008, 4ème en 2012), Biélorussie (6ème en 2008, 9ème en 2016), Lettonie (9ème en 2008), Lituanie.
Séparation, donc, de la Tchécoslovaquie (4ème en 1976, 8éme en 1988) en deux Slovaquie et République Tchéque (5ème en 2004, 7ème en 2012).
Division en quatre de la Yougoslavie (3ème en 1980, 6ème en 1984, 2ème en 1988) pour donner naissance à deux nations fortes Serbie (3ème en 2016, 4ème en 2020) et Croatie (10ème en 2012) sans oublier la Bosnie-Herzégovine
Dommage collatéraux:
La disparition du paysage du basket féminin de la Hongrie (4ème en 1980) et de la Bulgarie (3ème en 1976, 2ème en 1980, 5ème en 1988) voire de la Pologne (8ème en 2000) et de la Grèce (7ème en 2004) ainsi que le délitement de l’Italie (6ème en 1980, 8ème en 1996) prouve que rien n’est jamais acquis.
La FFBB doit être félicitée pour sa constance….
mais il ne faudra jamais oublier que si l’URSS et la Yougoslavie existaient toujours la France n’aurait gagné aucun Euro et n’aurait aucune médaille aux JO.
Le phénomène est aussi valable pour le Hand.